Giovanni Barcella a une vision poétique sur la nécessité du jazz en tant que dissident, un jazz qui se détache d'une vision non problématique de la plupart de la musique que nous entendons le jour d'aujourd'hui. Sans tomber dans une anti-esthétique totale, il veut respecter une révolte musicale et ainsi donner une réflexion sur la muzak omniprésente dans le jazz et autre musique contemporaine. Barcella présente son propre jazz combattant en duo avec Jeroen Van Herzeele en ayant pour leitmotiv : 'Je décompose l'esthétique contemporaine – la beauté pour ainsi dire – parce qu'elle ne supporte ni tristesse ni mort, elle ne s'emballe pas dans le carnaval mondain et ne se remet pas en question.' Jeroen a trouvé sa propre voix dans le saxophone. Intime, spirituel et instinctif, un son en harmonie avec son âme. Il renforce constamment ses connaissances de jazz, il est à la recherche de la confrontation entre les défis dans ce monde qui change rapidement. Leur devise 'Pour tout ce que tu fais, la délivrance es dans la passion'.
La forme dans laquelle a lieu cette rencontre, ressemble à une espace de pur désir, désir qui ne se base pas nécessairement sur un plan harmonique. La recherche du son est celle de la raison pure ; un langage restant cryptique mais qui est quand même compréhensible pour tous. Le duo recherche cela et veut penser au son comme une évidence et une nécessité. Le duo s'y prête très bien, en s'appuyant sur le lyrisme vigoureux du saxophone et une batterie par trop scrupuleuses. Le discours mélodique est mis à l'écrit et pensé à partir de ces deux facettes. Parfois on a l'impression que le thème, la mélodie et le rythme se déploient sur un plan musical longuement diffus. L'harmonie est confiée à l'auditeur. Mais ce duo est simplement une rencontre et collaboration entre deux amis, ayant pour but d'avoir cette conversation magique qu'est et restera toujours la musique.